Saviez-vous que la Belgique exporte annuellement 19 millions de tonnes de ferrailles, représentant un enjeu économique majeur pour notre industrie du recyclage ? Face à la complexité croissante des normes européennes et aux défis de pureté des métaux récupérés, comprendre la classification des ferrailles devient essentiel pour tout acteur du secteur. Les nouvelles réglementations belges, notamment l'interdiction des paiements en espèces depuis mars 2024, transforment profondément les pratiques commerciales. Forte de son expertise à Bruxelles, Recycling GGR vous guide dans la compréhension des trois catégories fondamentales : home scrap, new scrap et old scrap.
La classification des ferrailles en trois catégories distinctes répond à des impératifs techniques et économiques précis. Cette segmentation permet d'optimiser les processus de recyclage tout en garantissant la qualité des matériaux récupérés. Chaque catégorie possède ses propres caractéristiques en termes de pureté, d'origine et de traitement nécessaire (avec des durées de vie différentielles allant de 0-1 jour pour le home scrap jusqu'à 15-50 ans pour l'old scrap avant recyclage).
L'industrie sidérurgique belge, représentée notamment par des géants comme ArcelorMittal Gand, génère quotidiennement différents types de déchets métalliques. La compréhension de ces catégories permet aux centres de recyclage d'adapter leurs équipements et leurs méthodes de tri pour maximiser la valorisation de chaque type de ferraille.
Le home scrap représente les déchets internes générés directement par les aciéries lors de leurs processus de production. ArcelorMittal Gand, par exemple, produit environ 2,5 millions de tonnes annuelles de ces déchets internes. Cette catégorie se distingue par son taux de pureté exceptionnel, dépassant généralement les 95%, grâce au contrôle strict exercé en circuit fermé au sein même des installations sidérurgiques (avec une recyclabilité record de 99,8%).
La disponibilité du home scrap a connu une baisse significative de 21,1% en 2023, conséquence directe du ralentissement de la production sidérurgique belge. Malgré cette contraction, une reprise s'est amorcée en 2024 avec un volume atteignant 7,1 millions de tonnes. Cette catégorie de ferrailles reste la plus prisée des fonderies en raison de sa composition chimique parfaitement maîtrisée et de l'absence quasi-totale de contaminants (la teneur en phosphore ne devant pas excéder 0,045% et le soufre 0,045% selon la norme EN 10025-2 pour maintenir les propriétés mécaniques de l'acier recyclé).
Les aciéries valorisent immédiatement ce type de déchet dans leurs propres fours, créant ainsi une boucle de recyclage ultra-courte et économiquement avantageuse. Cette pratique permet de réduire considérablement les coûts de production tout en maintenant une qualité constante de l'acier produit. Le home scrap est d'ailleurs codifié sous les références ISRI HMS1 et HMS2 (Heavy Melting Steel), avec HMS1 réservé aux pièces de 5mm d'épaisseur minimum et HMS2 pour les épaisseurs inférieures à 5mm.
À noter : Le recyclage du home scrap permet d'économiser 74% d'énergie par rapport à la production primaire d'acier, ce qui en fait la catégorie la plus efficiente énergétiquement. De plus, contrairement aux autres catégories, le home scrap utilisé en circuit fermé n'est soumis à aucune limite de stockage selon la directive européenne 2008/98/CE.
Le new scrap provient des chutes de production des industries manufacturières utilisant l'acier comme matière première. Cette catégorie représente 23% du total européen des ferrailles et se caractérise par sa relative propreté et sa composition homogène (avec un taux de recyclabilité de 96-98%). Les centres spécialisés comme Recycling GGR à Bruxelles utilisent des broyeurs de dernière génération pour traiter ces matériaux, atteignant des rendements de récupération de 90%.
La collecte du new scrap s'effectue dans des conteneurs étanches de 10 mètres cubes, équipés de systèmes de traçabilité RFID permettant un suivi précis de l'origine et de la qualité des matériaux. Cette organisation logistique répond aux exigences strictes de la norme EN 15359:2017, garantissant ainsi la conformité réglementaire tout au long de la chaîne de valorisation (avec un cycle de recyclage ne dépassant pas 30 jours).
Les industries automobiles, de construction mécanique et de transformation métallique constituent les principales sources de new scrap. Ces secteurs génèrent des chutes de découpe, des copeaux d'usinage et des pièces non conformes qui, correctement triées et conditionnées, conservent une valeur marchande élevée sur le marché du recyclage.
Exemple concret : Une usine de fabrication de châssis automobiles à Charleroi génère mensuellement 120 tonnes de chutes d'acier galvanisé classées en new scrap. Ces déchets, stockés dans des conteneurs RFID de 10m³, sont collectés tous les 15 jours par un centre agréé. Après broyage et conditionnement en ballots de 0,8 tonne/m³ certifiés Stanley Balls, ces ferrailles sont revendues à 252 euros la tonne (prix incluant la prime de 8-12% par rapport à l'old scrap), générant un revenu mensuel de 30 240 euros pour l'entreprise. Le cycle complet depuis la génération jusqu'au recyclage effectif n'excède jamais les 30 jours réglementaires.
L'old scrap représente la catégorie la plus volumineuse avec 48% des ferrailles européennes, principalement issues des véhicules hors d'usage (VHU) et du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Cette catégorie présente les défis techniques les plus importants en raison de la présence de contaminants variés : cuivre, plastiques, et jusqu'à 0,6% d'alliages résiduels nécessitant des traitements spécifiques (avec un taux de recyclabilité limité à 85-90%).
La Belgique affiche des performances remarquables avec un taux de recyclage de 95% pour les VHU et 90% pour les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE). Ces résultats sont obtenus grâce à l'action de centres agréés comme BST Group, capable de traiter jusqu'à 1 million de tonnes annuellement avec des technologies de pointe. Les déchets métalliques issus de l'old scrap nécessitent des processus de traitement sophistiqués pour atteindre les standards de qualité exigés par les fonderies.
Conseil : Pour l'old scrap, respectez impérativement la durée de stockage maximale de 3 ans imposée par la directive 2008/98/CE. Au-delà, les ferrailles peuvent être considérées comme abandonnées et soumises à des pénalités. De plus, le recyclage de cette catégorie ne permet d'économiser que 45% d'énergie par rapport à la production primaire, d'où l'importance d'optimiser les processus de tri pour améliorer le rendement énergétique.
Le traitement des différentes catégories de ferrailles nécessite des approches technologiques spécifiques. Les centres belges comme BST Group déploient des équipements sophistiqués incluant des broyeurs à marteaux et des séparateurs électromagnétiques capables d'atteindre 95% de pureté sur les ferrailles lourdes, classées en catégorie E3 selon les spécifications EFR/EUROFER.
Pour le new scrap industriel, un contrôle qualité systématique s'impose avec détection de radioactivité et analyse spectrométrique avant compactage. Ces procédures garantissent le respect des critères ISRI limitant les teneurs maximales en chrome (0,2%), nickel (0,45%) et molybdène (0,1%) pour les aciers non alliés. La densité minimale exigée de 0,8 tonne par mètre cube pour les ballots de tôle nécessite l'obtention du certificat Stanley Balls, attestant de la conformité du conditionnement.
L'optimisation du tri s'appuie sur l'implémentation de systèmes optiques permettant de séparer efficacement les métaux ferreux des non-ferreux dès la phase de collecte. Cette technologie, conforme à la norme EN 643, représente un investissement stratégique pour les centres de recyclage souhaitant maximiser la valeur de leurs flux de matières.
Le secteur du recyclage des ferrailles en Belgique évolue dans un cadre réglementaire de plus en plus strict. L'arrêté royal du 10 janvier 2013 impose un tri préalable selon la norme NBN EN 15359:2017, définissant cinq classes de qualité distinctes. Cette classification garantit une traçabilité optimale et facilite la commercialisation des matériaux recyclés (notamment via le système blockchain SCRAP-Chain obligatoire depuis janvier 2024 pour les transactions supérieures à 10 tonnes).
Depuis mars 2024, la loi belge interdit formellement tout paiement en espèces pour les transactions de ferrailles supérieures à 50 euros, avec des amendes pouvant atteindre 5 000 euros en cas d'infraction. Cette mesure vise à lutter contre les filières illégales et à garantir la transparence des échanges commerciaux. Les professionnels doivent désormais facturer exclusivement par virement bancaire et conserver les justificatifs pendant 5 ans minimum, une contrainte qui a impacté 50% des transactions frontalières.
Le règlement européen 333/2011 définit les critères permettant aux ferrailles de sortir du statut de déchet. L'obtention de ce statut privilégié nécessite une certification ISO 9001 et le respect d'un seuil maximal de 2% d'impuretés. Pour les transferts transfrontaliers dépassant 500 kilogrammes, l'utilisation de l'application eWaste devient obligatoire, assurant une déclaration électronique conforme aux exigences européennes.
Le marché belge des ferrailles traverse une période de transformation profonde. Avec un prix moyen de 230 euros par tonne en juin 2025, soit une baisse de 14,2% par rapport à 2023, les opérateurs doivent adapter leurs stratégies commerciales. Cette évolution tarifaire s'explique notamment par la spéculation liée aux exportations vers l'Allemagne, représentant un flux financier mensuel de 43,4 millions d'euros. Il est important de noter que le home scrap se négocie avec une prime de 15-20% par rapport au new scrap, lui-même valorisé 8-12% au-dessus de l'old scrap en raison des coûts de traitement différentiels.
Le Port de Bruxelles joue un rôle stratégique dans l'écosystème du recyclage, assurant l'export de 30% des ferrailles belges par voie fluviale. En 2024, ce hub logistique a traité 1,88 million de tonnes, principalement à destination des Pays-Bas et de l'Allemagne. Cette infrastructure permet d'optimiser les coûts de transport tout en réduisant l'empreinte carbone des exportations (avec une répartition de 65% pour l'old scrap, 28% pour le new scrap et seulement 7% pour le home scrap, ce dernier étant majoritairement consommé par l'industrie sidérurgique nationale).
Pour maintenir leur compétitivité, les centres de recyclage doivent négocier des contrats à terme avec les fonderies locales, permettant de lisser l'impact des fluctuations de prix. L'adoption de technologies de tri avancées et l'obtention de certifications qualité constituent des investissements indispensables pour accéder aux marchés les plus rémunérateurs. La certification ISO 14001 devient notamment obligatoire pour l'export de ferrailles critiques contenant plus de 0,4% de cuivre ou 0,3% de nickel vers les pays non-européens.
Exemple illustratif : Le centre de recyclage Metalbel à Liège traite mensuellement 8 500 tonnes de ferrailles réparties comme suit : 600 tonnes de home scrap (7%), 2 380 tonnes de new scrap (28%) et 5 520 tonnes d'old scrap (65%). Avec les prix actuels du marché, le home scrap génère 165 600 euros (276 euros/tonne avec prime de 20%), le new scrap 596 860 euros (250,80 euros/tonne avec prime de 9%), et l'old scrap 1 269 600 euros (230 euros/tonne). Le chiffre d'affaires mensuel total atteint 2 032 060 euros, démontrant l'importance économique de la valorisation différenciée selon les catégories.
La compréhension approfondie des trois catégories de ferrailles - home scrap, new scrap et old scrap - constitue un prérequis essentiel pour optimiser les opérations de recyclage. Chaque catégorie présente ses spécificités en termes de pureté, de traitement requis et de valeur marchande. Face aux évolutions réglementaires et aux défis économiques du secteur, l'expertise technique devient un facteur différenciant majeur.
Recycling GGR, basée à Bruxelles, accompagne les professionnels dans la valorisation optimale de leurs ferrailles grâce à des équipements de dernière génération et une parfaite maîtrise des normes européennes. Notre centre certifié assure le tri, le traitement et la commercialisation de toutes les catégories de ferrailles dans le respect des exigences réglementaires les plus strictes. Si vous êtes situé dans la région bruxelloise et recherchez un partenaire fiable pour la gestion de vos déchets métalliques, contactez nos équipes pour bénéficier d'une expertise reconnue et d'un service adapté à vos besoins spécifiques.